Les nouvelles découvertes répondent à des questions millénaires, révolutionnent la technologie et mettent au jour des trésors historiques oubliés.
De l’évolution aux risques sanitaires modernes, la science redessine sans cesse notre compréhension du monde.
<h3>1. Qui est apparu en premier, le poulet ou l’œuf ?</h3>
C’est l’œuf, affirme la nature. Une micro-organisme nommé *Chromosphaera perkinsii*, découvert à Hawaï en 2017, apporte une réponse inattendue. Des preuves indiquent qu’il existait il y a plus d’un milliard d’années, bien avant l’apparition des premiers animaux. Bien qu’il soit unicellulaire, il peut former des agrégats multicellulaires.
Une équipe de l’Université de Genève en Suisse a observé que sa structure multicellulaire ressemble étonnamment à celle des embryons animaux. Ces résultats suggèrent que les mécanismes du développement embryonnaire étaient déjà présents avant même l’émergence des animaux multicellulaires.
Jusqu’ici, les scientifiques débattaient du paradoxe « poulet ou œuf » dans le cadre de la vie multicellulaire : les embryons proviennent d’animaux, mais ces derniers naissent aussi d’embryons.
Cette espèce, séparée de la lignée animale depuis plus d’un milliard d’années, aide à comprendre comment les mécanismes du vivant multicellulaire ont pu évoluer.
Les chercheurs ont constaté que lorsque Chromosphaera perkinsii atteint sa taille maximale, il se divise sans croissance supplémentaire, formant des amas semblables à des embryons précoces.
Plus surprenant encore : la manière dont ses cellules se divisent et s’organisent en 3D rappelle fortement le développement embryonnaire animal. Certaines cellules spécialisées sécrètent des substances proches des hormones pour réguler la croissance des autres. Cela signifie que les programmes génétiques du développement complexe existaient bien avant les animaux.
Marine Olivetta, co-auteure de l’étude, souligne : « Il est incroyable qu’une espèce récemment découverte nous permette de remonter à plus d’un milliard d’années. » Cette recherche montre que les principes du développement multicellulaire étaient en place longtemps avant les animaux.
Autrement dit, la nature disposait déjà des outils pour fabriquer des « œufs » bien avant l’apparition des « poulets ». La réponse à cette vieille énigme est donc claire : c’est l’œuf qui est venu en premier.
Cette découverte jette également un nouvel éclairage sur des fossiles anciens en forme d’embryons et remet en question certaines idées reçues sur la biologie multicellulaire.
<h3>2. Un bond en avant pour la mémoire à changement de phase : -1 milliard de fois la consommation d’énergie</h3>
Révolution dans le stockage de données. Les supports classiques comme les disques durs ou la mémoire flash stockent l’information sous forme binaire (1 et 0) grâce à des supports électromagnétiques. Si la capacité a progressé, la vitesse de lecture/écriture reste limitée par les contraintes électromagnétiques.
Pour dépasser ces limites, il faut peut-être abandonner cette approche.
Il y a plusieurs années, les scientifiques ont imaginé utiliser deux états d’un matériau — cristallin ou amorphe — pour représenter les 1 et 0. Par exemple, le chlorure de sodium cristallin est transparent, tandis que sa version amorphe ressemble à du sel ordinaire. Ces deux états peuvent basculer rapidement, offrant une piste pour créer des dispositifs mille fois plus rapides que les technologies actuelles, cruciaux pour les processeurs haute performance.
Ce principe est à la base de la mémoire à changement de phase (PCM), prometteuse mais freinée par un gros défaut : son énorme consommation d’énergie lors des transitions de phase, ce qui la rend peu viable commercialement.
Récemment, une équipe internationale dirigée par l’Université de Pennsylvanie a mis au point une méthode révolutionnaire, réduisant l’énergie nécessaire par un facteur… d’un milliard. Une avancée qui pourrait transformer le marché.
Les chercheurs ont observé qu’en faisant passer un courant électrique dans un fil de sélénure d’indium (In₂Se₃), celui-ci cessait brutalement de conduire. L’analyse a révélé qu’une grande partie du fil était passée à l’état amorphe.
Après de nombreuses expériences, ils ont compris que les propriétés bidimensionnelles, ferroélectriques et piézoélectriques du matériau jouaient un rôle clé.
Initialement, une portion microscopique (un milliardième de mètre) du fil devenait amorphe sous l’effet du courant. La structure en couches du matériau faisait que ces zones s’empilaient comme de fines couches de neige en altitude.
Quand un seuil critique était atteint, ce mouvement déclenchait une déformation rapide dans tout le fil, générant des ondes de choc comparables à des séismes, provoquant une amorphisation massive.
Ce processus permet des changements structurels importants avec très peu d’énergie, évitant les phases coûteuses de chauffage/refroidissement habituelles. La consommation d’énergie chute donc drastiquement.
Cette percée ouvre la voie à de nouvelles technologies de mémoire cache et flash pour les générations futures.
<h3>3. Seulement 5 minutes d’exercice intense suffisent à faire baisser la tension artérielle</h3>
Exercice et pression sanguine. De nouvelles recherches montrent qu’un court effort intense, comme monter des escaliers ou grimper une côte, peut significativement réduire la tension artérielle. Publiée dans la revue *Circulation*, cette étude a été menée par une équipe internationale de l’Université de Sydney et de l’University College London (UCL).
Les résultats indiquent que seulement cinq minutes d’activité vigoureuse par jour peuvent aider à contrôler la tension, soulignant l’efficacité des exercices courts mais intenses. Remplacer 20 à 27 minutes d’inactivité quotidienne par des efforts comme grimper des marches, courir ou faire du vélo pourrait entraîner une baisse cliniquement significative de la pression artérielle.
L’hypertension, l’une des principales causes mondiales de décès prématurés, touche 1,28 milliard d’adultes. Elle augmente le risque d’accident vasculaire cérébral, d’infarctus, d’insuffisance cardiaque, de maladies rénales et d’autres complications. Souvent appelée « tueur silencieux » car asymptomatique, son contrôle est crucial.
L’étude a analysé les données de santé de 14 761 participants dans cinq pays, chacun portant un capteur sur la cuisse pour suivre leurs mouvements et leur tension.
Les activités quotidiennes ont été classées en six catégories : sommeil, assis, marche légère, marche rapide, debout, et activité vigoureuse (course, vélo, escaliers).
La modélisation statistique a montré que remplacer l’inactivité par 20 à 27 minutes d’exercice intense pouvait réduire de 28 % les cas de maladies cardiovasculaires.
Conclusion : ce sont surtout les efforts intenses qui font chuter la tension, alors que les activités douces comme la marche n’ont pas d’impact significatif.
Même si tu ne peux pas maintenir un effort prolongé, 5 minutes suffisent pour voir des effets mesurables. Attraper un bus en courant ou pédaler jusqu’au métro compte !
Bien que la marche ait des bienfaits, ce sont les efforts qui sollicitent le système cardiovasculaire qui ont le plus grand impact.
<h3>4. Découverte d’une mégapole maya grâce à une simple navigation sur smartphone</h3>
Mise au jour de ruines antiques. Une vaste cité maya, cachée sous une épaisse forêt du sud du Mexique, vient d’être découverte.
Publiée dans la revue Antiquity, cette ville inédite, baptisée Valeriana, couvre une superficie comparable à celle de Pékin et présente tous les traits d’une capitale politique classique maya.
Ses places sont reliées par de larges chaussées, et ses temples, pyramides et réservoirs datent de plus de 1 500 ans.
Depuis longtemps, les archéologues soupçonnent que les basses terres mayas du Mexique favorisaient le développement urbain. Mais la densité de la végétation entravait toute exploration.
Luke Auld-Thomas, archéologue à l’Université Tulane de La Nouvelle-Orléans, a fait une trouvaille en naviguant en ligne : il a repéré des écarts inhabituels dans les données de carbone collectées par la Nature Conservancy mexicaine, suggérant la présence de structures sous la canopée.
Grâce à la technologie lidar, des lasers montés sur avion ont permis de cartographier le terrain sous la forêt. Des scans ciblés ont révélé des traces indéniables de constructions humaines, confirmant l’intuition d’Auld-Thomas.
« J’ai eu l’impression de toucher le jackpot les yeux bandés », confie-t-il. « Nous ne nous attendions pas à découvrir un site aussi vaste avec si peu de données. »
En réanalysant les données, les chercheurs ont confirmé que Valeriana, située en zone basse, était probablement un établissement densément peuplé.
Ses habitants auraient profité de lagons voisins, pratiqué des sports dans des cours de jeu ou participé à des rituels dans des temples-pyramides. Les maisons alentour avaient des cours voûtées, semblables à des amphithéâtres.
Le site compte plus de 400 bâtiments au kilomètre carré, une densité sept fois supérieure à celle des environs à son apogée. Historiquement, seule Calakmul, une autre cité maya, avait une densité plus élevée.
Les scans lidar ont aussi révélé d’anciennes terrasses agricoles, probablement destinées à nourrir cette population dense. Pendant la période classique maya (250–900 apr. J.-C.), Valeriana aurait abrité plus de 50 000 personnes.
Les chercheurs estiment que bien d’autres secrets mayas dorment encore sous la forêt tropicale, attendant d’être exhumés avec la grandeur de leur civilisation.
Ancient Mayan city discovered in Mexico jungle by accident | BBC News
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<h3>Les cigarettes électroniques aromatisées sont plus dangereuses</h3>
Les dangers des e-cigarettes aromatisées. De nouvelles recherches montrent que les e-cigarettes aromatisées affaiblissent les défenses naturelles des poumons, rendant plus difficile la lutte contre les infections. Cette étude compare les effets des e-cigarettes aromatisées et non aromatisées.
Il est désormais clair que toutes les e-cigarettes nuisent à l’organisme et ne sont pas une alternative inoffensive au tabac. Les chercheurs insistent : ajouter des arômes augmente les risques pour la santé.
Ajitha Thanabalasuriar, professeure adjointe à l’Université McGill, avait enquêté en 2019 sur des cas de lésions pulmonaires chez des adolescents liées aux e-cigarettes. Elle avait remarqué que certains cas étaient plus graves avec les e-cigarettes aromatisées.
Pour aller plus loin, son équipe a exposé des souris à de la vapeur d’e-cigarette pendant plusieurs jours, en utilisant l’imagerie vivante pour observer les cellules immunitaires dans leurs poumons. Ils ont comparé différents types d’e-cigarettes pour évaluer leur impact.
Des images en accéléré ont révélé que les e-cigarettes aromatisées causaient davantage de dommages pulmonaires et rendaient les cellules immunitaires inactives.
Publiée dans les Proceedings of the National Academy of Sciences, l’étude montre que certains composés chimiques présents dans les arômes désactivent les cellules immunitaires chargées d’éliminer les particules nocives, augmentant ainsi la vulnérabilité aux infections respiratoires. Ce phénomène n’a pas été observé avec les e-cigarettes non aromatisées.
Les chercheurs mettent en garde contre les additifs aromatiques, potentiellement très nocifs. Même si les e-cigarettes sans arôme présentent moins de risques, la meilleure solution reste d’arrêter complètement toute forme de tabagisme, y compris la vapoteuse.